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Le «Cri» de Munch à la criée

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Marché. Une version de l’illustre bouche ouverte du Norvégien a crevé tous les records à New York.
publié le 3 mai 2012 à 20h56

Pas moins de 120 millions de dollars, soit 90 millions d'euros. Un pastel sur carton de 1895, l'une des quatre versions du Cri d'Edvard Munch (1863-1944), a battu le record de l'œuvre d'art la plus chère placée aux enchères, mercredi chez Sotheby's New York. La session de prestige, dans son ensemble, a dépassé 250 millions d'euros, montant le plus élevé jamais atteint par Sotheby's dans une vente d'art moderne. L'an passé, un autre record a été battu, lorsque le Qatar a acheté les Joueurs de cartes de Cézanne pour 250 milions de dollars en transaction directe.

«Mélancolie». Ce Cri appartenait aux descendants d'un richissime armateur norvégien, Petter Olsen, qui l'avait acheté au galeriste Hugo Simon en 1937. Des quatre versions réalisées par Munch, sans compter les esquisses et la gravure, celle-ci est la seule à rester en mains privées, les trois autres étant dans des musées à Oslo. Les premiers états datent de 1893, et un autre beaucoup plus tardif a été refait au début du XXe siècle. Deux de ces tableaux ont défrayé la chronique après avoir été volés, puis retrouvés par la police. Très marqué par une famille décimée par la mort et la folie, Munch a laissé une œuvre étouffante. Cet ectoplasme est devenu une image obsédante du XXsiècle.

Graveur, Munch utilise la ligne courbe pour souligner ses personnages. Il a le génie d'aligner cette diagonale du pont, qui stabilise sa composition, la rendant encore plus ét