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Jean-Michel Jarre: «Tous les sons de la planète sont désormais à notre portée»

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Jean-Michel Jarre, l’un des premiers compositeurs français de musique électronique, était l’invité d’un workshop des Nuits Sonores – la Red Bull Music Academy Session. Au programme : l’inénarrable champ des mutations musicales en cours et à venir. Morceaux choisis.
publié le 17 mai 2012 à 10h54
(mis à jour le 17 mai 2012 à 17h54)

Sur la cohabitation actuelle entre l’analogique et le numérique… 

La naissance du CD a marqué l'arrêt de mort de la valeur du support musical. La musique se vend en supermarché, comme une boite de Kleenex ou des pots de yaourts. Mais le CD n'est pas plus solide qu'un vinyle, au contraire, sa qualité est absolument inférieure à ce qu'il se faisait auparavant. Une succession de paradoxes et d'ambigüités ont fait de la musique électronique un objet bizarre. Et c'est tant mieux. L'électro a modifié notre relation au son, notre façon de consommer. Ce n'est pas un genre à part entière, mais plutôt un mode de réflexion, de production, de diffusion. L'analogique et le numérique forment un mélange extrêmement riche. Le virtuel ne prend pas le dessus, bien au contraire. L'ordinateur n'a même pas réussi à enterrer le synthétiseur ! Aujourd'hui, le grand bouleversement devrait tenir dans la dilution des genres. Avec Internet, c'est la fin du diktat des frontières. Tous les sons de la planète sont désormais à notre portée. Les styles se mélangent et s'enchevêtrent. A l'instar du dubstep, assemblage de métal et de techno, résultat de raccourcis transversaux.

Son message à notre Ministre de la Culture fraichement nommée… 

J’aimerais que la nouvelle Ministre de la Culture s’occupe enfin de la musique. Si Jack Lang a lancé le prix unique du livre en 1981, il aurait pu penser au prix unique du disque ! Le monde politique présente une vision démodée d’In