Un squelette en train de faire du vélo, des religieuses au chocolat géantes, un bosquet de fleurs en plastique prêtes à pousser : l'imaginaire enfantin et coquin de l'artiste contemporain Pierrick Sorin hante les coulisses du Théâtre du Châtelet, où a lieu la création Pop'pea. Multipliant les projets (Nuit blanche, interventions dans l'expo consacrée aux jouets au Grand Palais, mise en scène des concerts d'Anaïs…) constitués souvent de vidéos dans lesquelles il se met en scène (1), affectionnant l'idiotie et l'univers enfantin, Pierrick Sorin raconte son expérience opératique.
Comment avez-vous réagi lorsqu’on vous a proposé de travailler sur Pop’pea ?
L’opéra, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. Du coup, j’essaie de le transformer en expérience cinématographique, ce qui m’évite de rentrer dans le moule du décor habituel, un peu figé. Cependant, sur le plan créatif, les moyens techniques déployés m’ont permis de tester des choses que je ne pourrais me permettre nulle part ailleurs.
Comment avez-vous appréhendé cette création ?
Dans un premier temps, j'ai essayé de comprendre le texte, pour en tirer des symboles très basiques. Par exemple, pour illustrer la phrase «mon bateau vogue librement», j'ai mis les personnages dans un bateau, la chose la plus littérale que l'on puisse faire, mais mon bateau est construit à partir d'un fer à repasser retourné. C'est le principe que j'applique toujours : faire une pirouette à partir du point de départ. Cela introduit généralement de l'humour, parce que je ne sais pas faire autrement, et une esthétisation qui frise le kitsch, voire le mauv