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Critique

Alkinoos Ioannidis, de Bach à AC/DC

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Classique . L’auteur-compositeur et chanteur d’origine chypriote est l’une des vedettes du festival de Saint-Denis, où il est attendu avec l’Absolute Ensemble dirigé par le chef Kristjan Järvi.
publié le 4 juin 2012 à 20h06

Après une heure d'embouteillage, une forêt de pins annonce l'entrée de Stamata, dans l'Attique de l'Est. C'est là que réside Alkinoos Ioannidis, pop star grecque dont Kristjan Järvi va diriger les œuvres au festival de Saint-Denis. Fils du célèbre chef estonien Neeme Järvi et cadet de Paavo Järvi qui dirige l'Orchestre de Paris, Kristjan a été formé à la Manhattan School of Music avant de devenir le chef passionnant que l'on connaît. L'an dernier, à Saint-Denis, il dirigeait la création française de la Doctor Atomic Symphony, de John Adams. Pour cette édition, il vient avec l'Absolute Ensemble, qu'il a créé en 1993 à New York avec ses amis étudiants. Un équivalent de l'Ensemble Modern de Francfort, capable d'enchaîner Prélude à l'après-midi d'un faune, de Debussy, Inca Road, de Frank Zappa, jazz et musiques arabe et indienne.

Carton. Alkinoos Ioannidis a su rester simple. Sa maison grouille de chats, chiens, trois petites filles en bas âge, et abrite en sous-sol un studio d'enregistrement et de répétition. Sur les étagères, Dostoïevski en grec, les habituels manuels de technologie midi, mais aussi le Traité d'orchestration, de Walter Piston, qui signale le vrai musicien. Fils d'un peintre et d'une comédienne, Alkinoos voulait être batteur, mais à Nicosie, où il est né en 1969, «impossible de trouver un professeur». Ce sera donc la guitare, les classes de théorie et d'harmonie, jusqu'à 17 ans, et le départ pour le s