Il y a quelques jours, le chanteur angolais Paulo Flores illuminait la scène du Théâtre de la Ville, à Paris, avec l'élégance de son semba (Libération du 2 juin). Sa deuxième apparition française, qui accompagne la sortie du CD Excombatentes, est réservée au festival Rio Loco, 18e du nom, qui met à l'honneur le monde lusophone. La configuration sera différente : avec une section de cuivres en bonus, Flores mettra l'accent sur la facette dansante de sa musique. Il invitera aussi le violoncelle du Brésilien Jaques Morelenbaum, et son compatriote Yuri Da Cunha, le chanteur qui monte à Luanda.
L'Angola reste un continent musical à découvrir. En France, sa présence se résume au vénérable Bonga et au kuduro, le rap electro qui bourre les boîtes de banlieue parisienne - inspiré des figures martiales de la star Van Damme dans ses films. En première française, Rio Loco proposera Angola 70, réunion des derniers représentants de l'âge d'or du groove angolais, période charnière entre la guerre contre le colonisateur portugais et les premières années de l'indépendance, acquise en 1975. Le mouvement fut décapité en mai 1977 avec l'assassinat, le même jour, des quatre interprètes les plus populaires du pays, lors d'une confuse tentative de coup d'Etat. Il leur était reproché de servir la propagande du parti pro-soviétique au pouvoir, le MPLA. Paulo Flores, qui reprend dans son dernier album une chanson de David Zé, une des victimes, confie :