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Boualem Sansal primé malgré le mépris

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Couac . Sans sponsor, le prix du Roman arabe attribué à l’auteur de «Rue Darwin» ne sera qu’honorifique.
publié le 19 juin 2012 à 19h36

La tragicomédie du prix du Roman arabe prendra fin demain avec la remise à l’écrivain algérien Boualem Sansal, chez son éditeur Gallimard, d’une… franche poignée de main.

A moins que, d'ici là, un nouveau sponsor ne se manifeste, il n'est plus question de chèque de 15 000 euros, puisque le mécène du prix, le Conseil des ambassadeurs arabes, s'est rétracté. Prétextant «les événements actuels dans le monde arabe», il a annulé la cérémonie initialement prévue le 6 juin à l'Institut du monde arabe.

Le fond de l'affaire, c'est que le Conseil des ambassadeurs arabes n'a pas apprécié que Boualem Sansal se soit rendu en mai au festival international des écrivains de Jérusalem. Menaçant l'écrivain, le Hamas avait assimilé dans un communiqué la présence de l'écrivain en Israël «à un acte de trahison».

Les jurés du prix - avec en-tête le directeur de France Culture Olivier Poivre d'Arvor (Libération du 10 juin) - ont protesté contre cette décision en rompant avec le sponsor et organisateur, puis en décidant de remettre malgré tout le prix à l'auteur de Rue Darwin.

Le prix du Roman arabe, créé en 2008, est destiné à couronner l'ouvrage d'un auteur d'origine arabe dont le roman a été écrit ou traduit en français. Un autre membre du jury, l'écrivain franco-marocain Tahar Ben Jelloun, a estimé qu'«il était inévitable qu'un jour il y ait un clash avec les ambassadeurs arabes».

Plusieurs des livres de Sansal sont interdits en Algérie. En lutt