Jean-François Colosimo, nommé à la tête du Centre national du livre (CNL) en mai 2010, est formel : «Les crédits alloués à la poésie ne seront pas réduits», contrairement à ce que craignent les 180 poètes, qui ont signé la pétition contre la suppression de la commission poésie du CNL ( Libération d'hier).
Ceux-ci ont néanmoins le sentiment que leurs revendications n’ont pas été entendues, en particulier sur la réforme des commissions du CNL chargées d’attribuer des aides financières aux auteurs, maisons d’édition et revues. Jusqu’alors organisées par thématiques (poésie, littératures étrangères…), elles seront désormais réparties selon cinq domaines d’intervention : écrire, publier, diffuser, promouvoir, numériser, entreprendre. Les détails seront révélés ce soir aux différents présidents desdites commissions.
Les signataires de la pétition, parmi lesquels Jacques Roubaud, Philippe Beck ou Pierre Alferi, dénoncent une manœuvre de force. Selon eux, si la commission poésie disparaît, leur budget sera forcément diminué. Un ancien membre d'une des commissions (qui souhaite garder l'anonymat) explique que, «dans un milieu où les rivalités sont fortes, le système actuel est un des moins partiaux. Désormais, même si le budget annuel du CNL reste le même, le nouveau fonctionnement favorisera le copinage et tout porte à croire que ce sera au préjudice des domaines où l'enjeu commerci