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Libération
Interview

«Il faut organiser les échanges»

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Le chorégraphe d’origine yougoslave revient sur sa volonté de relier les artistes européens :
publié le 15 juillet 2012 à 19h56

Né en 1957 à Kanjiza (province de Voïvodine en ex-Yougoslavie, actuelle Serbie), Josef Nadj, directeur du Centre chorégraphique national d’Orléans (CCN) depuis 1995, a toujours conservé de fortes attaches avec son pays d’origine où il retourne régulièrement. Son travail de peintre et de chorégraphe est largement inspiré par les cultures des pays de l’Est. Il y a d’ailleurs reçu de nombreux prix, dont celui d’artiste émérite décerné à Budapest, en Hongrie, en 2011. Il ne cache pas son désir de relier les artistes européens.

On connaît mal, ou en tout cas trop peu, les artistes de l’Europe centrale et de l’Est. Vous voulez développer une politique d’échanges…

Oui, les artistes sont souvent très isolés. Les frontières sont encore très marquées, géographiquement, mais aussi entre les indépendants et les subventionnés. Il faut organiser les échanges, favoriser l’émergence d’une danse contemporaine qui est encore balbutiante. Je rencontre les créateurs sur place, je suis à l’écoute de leur demande et je voudrais développer des allers-retours entre le CCN d’Orléans et des opérateurs locaux. Comme je parle le hongrois, le serbe, le croate et le bosniaque, cela favorise les relations.

Quelle forme prennent-elles ?

Il s’agit d’un travail de laboratoire, sans but de production, du moins au départ. On accumule des matières sans frontière entre les disciplines. Il s’agit de mettre en place une sorte d’offrande théâtrale pour sortir du système de consommation, pour aller à la rencontre d’autres personnes en préparant l’acte d’échange, en incluant des mécènes, des vrais. Il faut établir un nouveau rapport, que les artistes s’aident entre eux, que, par exe