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Libération
Critique

Le handicap dans la cave du pape

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Avignon . Sans voyeurisme, Sandrine Buring et Stéphane Olry donnent corps et voix aux malades. Pari raté pour le second.
publié le 17 juillet 2012 à 19h06

Après Jérôme Bel, un deuxième spectacle du Festival d'Avignon prend pour matière première le handicap. Ch(ose) et Hic sunt leones («ici sont les lions») forment un diptyque, à moins qu'il ne s'agisse de deux spectacles à voir l'un à la suite de l'autre ou séparément.

Formol. Saluons d'abord une éthique claire de la démarche. Ici, point de voyeurisme, pas le moindre handicapé sur scène ni la moindre image ; c'est au spectateur de se figurer l'espace qui existe entre lui et un individu indéchiffrable, insondable. En l'occurrence, les hommes et les femmes qui ont été fréquentés en résidence par les artistes ont pour particularité d'occuper un petit hôpital de La Roche-Guyon et d'être le plus souvent atteints de maladies orphelines ou de pathologies multiples incurables. La plupart d'entre eux sont en fauteuil roulant et ne parlent pas. Un challenge radical pour la danseuse-chorégraphe Sandrine Buring ainsi que pour l'auteur et metteur en scène Stéphane Olry.

Pour commencer votre parcours dans la boulangerie de la Chartreuse à Villeneuve, vous devez descendre dans la cave du pape. Après vous être forcé à vous détendre en vous demandant ce que pouvait bien faire le pape dans cet endroit, le noir se fait. Accroché à la clé de voûte, un tube en verre épais, à peine éclairé.

Le tube est mis en mouvement pendulaire par la danseuse qui finit par y entrer la moitié du corps, torse nu. Le diamètre du cylindre n’est pas assez grand pour y déployer ses bras