L'Union européenne de la culture se paye de mots. Ça avait déjà mal commencé avec la légendaire phrase apocryphe de Jean Monnet («si c'était à refaire, je commencerais par la culture») mais la vision que nous livre la commissaire Vassiliou ressemble plus à une campagne de communication qu'à un programme politique. On se doutait bien, en 1992, qu'introduire un article dans le traité de Maastricht donnant des compétences à l'Union en matière culturelle ne suffirait pas à faire souffler la moindre ambition politique. On n'a pas été déçus, même si, de-ci de-là, quelques projets, notamment de productions de films, ont reçu un petit coup de pouce. De là à tenter de nous faire croire que la Commission a une vision à horizon 2030, le piège est grossier. Désintox : la commissaire nous annonce une augmentation spectaculaire de son budget de 37 %. L'Union va ainsi consacrer 1,8 milliard d'euros à sa politique culturelle et audiovisuelle. Pas mal. Malheureusement, on parle ici d'un programme 2014-2020, qui ramène donc le pactole à 300 millions par an pour une population de près de 600 millions d'habitants, comprenant les 27 Etats membres plus quelques pays associés comme la Turquie. Le ridicule financier se joint au pathétique social quand, à l'occasion de cette interview, les services de la Commission font parvenir un document où l'on trouve comme action exemplaire ceci : «Le projet appelé "Châteaux européens pour tous", qui a reçu un soutien de l'UE de 200 000 euros, se
Culture, le grand oubli de l’Union européenne
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par Pierre Hivernat
publié le 18 juillet 2012 à 19h06
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