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Libération
Interview

«Je ne suis pas en guerre contre Israël»

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Littérature . Boualem Sansal sort par le haut de la polémique qui l’a privé du prix du Roman arabe, suite à sa présence, mi-mai, dans un festival à Jérusalem :
publié le 18 juillet 2012 à 22h36

L’écrivain algérien Boualem Sansal, privé du prix du Roman arabe et des 15 000 euros qui devaient récompenser son livre Rue Darwin (Gallimard) pour s’être rendu en Israël, va remettre le don de 10 000 euros fait par un mécène suisse en compensation à une association soignant des enfants palestiniens (lire ci-contre). Joint hier par téléphone, il s’explique sur son geste.

Pourquoi céder ce don tombé du ciel à l’association Un cœur pour la paix ?

Un de mes amis m’a fait découvrir il y a quelques semaines cette association, qui rassemble des médecins français, palestiniens et israéliens. J’ai vu qu’elle faisait des choses formidables. Du coup, l’idée m’est venue de lui donner cette somme, qu’il était inenvisageable que je touche. J’ai bien pensé en faire profiter une association algérienne mais la seule que je connaisse, Djazaïrouna, qui s’occupe des victimes du terrorisme, islamiste mais aussi militaire (sans que ce soit réellement dit, bien sûr), est très critiquée, car elle dérange le régime. Du coup, elle est déchirée par des tas de conflits internes qui l’empêchent de bien fonctionner. J’avais peur que cet argent parte en fumée.

Vous ne connaissez donc pas le donateur ?

Je pense qu’il va se manifester en septembre, il est prévu une cérémonie pour me remettre le prix.

Selon les informations que nous venons d’avoir, il tient à rester anonyme jusqu’au bout…

Vous me faites un plaisir énorme en m’apprenant cela. Je disais hier à ma femme que ce serait encore plus formidable, encore plus généreux, qu’il préfère rester anonyme !

Vous n’imaginiez pas que votre voyage en Israël allait entraîner de telles réactions ?

Si, je me doutais que ça se finirait comme ça. J’étais même prêt à envoyer un mail au conseil des ambassadeurs arabes pour lui dire que