Moine, policier, militaire… L'uniforme, dans son acceptation première, est d'abord signe de discipline. Il dit une communauté organisée «au service de», avec ses règles - des éléments que l'on retrouve, par exemple, dans les palaces aux hiérarchies hypercodifiées ou dans les brasseries (Libération de mardi).
«Choisir une tenue, explique la psychologue Fleur Valeani, c'est renvoyer une image de soi, susciter des réactions et finalement les encadrer. Il y a une part très inconsciente de manipulation dans le choix de nos tenues.» Qui répond à une réalité : «Quand votre œil se pose sur un tiers, il vous faut moins de cinq secondes pour vous en faire une idée.»
Maitriser l’image de soi par le choix de vêtements que l’on estime adaptés à la situation est donc la première des défenses en milieu possiblement hostile. Le Moi est en retrait au profit de ce qu’on choisit de montrer, d’une image maîtrisée. Une démarche bien connue dans le monde du catch où l’on se réinvente jusque dans son patronyme pour lutter. Tom La Ruffa, catcheur de 28 ans, connaît un succès croissant, en France et à l’étranger, grâce au soin particulier qu’il accorde à ses uniformes de ring.
A quoi ressemblez-vous quand vous catchez ?
Tout dépend où. En France, je suis l’Olympien, je joue à fond sur mon physique méditerranéen et ma passion pour la mythologie grecque. A l’étranger, je suis l’Etalon français, beau gosse prétentieux, en patte d’eph et paillettes.
Comment élaborez-vous vos tenues ?
Depuis que j’ai commencé le catch, en 2006, je n’ai jamais cessé d’y penser