Avec la mode du pantalon taille basse, ça ne pouvait qu’empirer. Pas un coin d’été urbain sans qu’un ouvrier n’exhibe sa raie des fesses, penché sur un trou marteau-piqué. Ce n’est pas, on le sait, la partie la plus excitante du corps masculin. Souvent poilue, sinon plate comme une assiette de jelly, la raie du cul ne gagne pas à être vue.
Néanmoins, le chantier fait partie des lieux, comme le terrain de sport, où l'on peut reluquer en tout bien tout honneur et où les hommes sont entre eux, à la fois frustrés de femmes et désirables, muscles bandés par l'effort. Raison première pour laquelle l'échelle, le bleu de travail et la truelle sont des usines à fantasmes. Il suffit de taper «chantier sexe» dans son moteur de recherche pour s'en convaincre. Les variations sont réduites : «gros seins chantier», «exhib chantier», «salope blonde sodomisée sur un chantier», voire «deux ouvriers baisent la secrétaire sur le chantier». Parfois, c'est plus explicite : «mate la vidéo d'une bourgeoise mature qui va se taper le chef de chantier qui fait les travaux de rénovation dans sa baraque». Ceci pour le côté hétéro. De l'autre, c'est «deux mecs s'enculent sur le chantier», car la brique et le mortier sont plutôt gay-friendly : comme l'armée, le dortoir, le grand restaurant ou le PMU, on n'y trouve supposément que des mecs. La raison pour laquelle le PMU n'est jamais représenté comme un bar gay muni d'une backroom reste en revan