Moins médiatisés que leurs frères du Mali, les Touaregs du Niger savent eux aussi manier la guitare électrique. Chanteur-guitariste d’Agadez, Koudede prépare un CD pour le très pointu label de Seattle Sublime Frequencies, dont l’apéritif est un épatant 45 tours vinyle.
D’où venez-vous ?
Ma famille est d’Agadez, moi j’ai grandi à Arlit, dans le nord du Niger, là où la Cogema exploite deux mines d’uranium.
Votre première guitare ?
Fabriquée avec un bidon d’huile de l’aide humanitaire et des câbles de freins de vélo. En exil en Algérie, j’ai gagné assez pour m’acheter une vraie guitare. Au retour, elle est tombée du bus surchargé, pendant mon sommeil. Perdue dans le désert. Peu de temps après, un Français de la Cogema m’a offert son propre instrument, une Paul Beuscher.
Vos chansons ?
Elles sont un instrument pour défendre notre culture et notre langue, le tamashek. J'appelle au respect de l'héritage de nos ancêtres, au maintien de l'élevage et de l'agriculture traditionnels, à la nécessaire scolarisation des enfants. Je dénonce aussi les parents qui vendent leur fille dans des mariages forcés. Quant à la chanson Golf, sur mon dernier 45 tours, elle est un hommage au 4×4 Touareg de Volkswagen. Cela nous a rendus très fiers, et j'ai voulu remercier les Allemands.
Les Touaregs du Mali sont en guerre, qu’en est-il au Niger ?
J’ai connu deux insurrections touaregs, je ne veux pas en vivre une troisième. Suite aux accords de paix, l’Etat nigérien a construit des écoles. Nous sommes attachés à notre pays, et nous tentons de régler les conflits par le dialogue.
Koudede et Group Doueh (Sahara occid