«Voici les coutumes qu'observent, à ma connaissance, les Perses. Leur usage n'est pas d'élever aux dieux des statues, des temples, des autels ; ils traitent au contraire d'insensés ceux qui le font : c'est, à mon avis, parce qu'ils ne croient pas, comme les Grecs, que les dieux aient une forme humaine. Ils ont coutume de sacrifier à Jupiter sur le sommet des plus hautes montagnes, et donnent le nom de Jupiter à toute la circonférence du ciel.» Ainsi parlait Hérodote des Sassanides, soulignant la particularité du zoroastrisme, culte officiel de l'Etat perse de l'époque : son monothéisme. Bien avant l'avènement du christianisme et sans doute du judaïsme, les zoroastriens plaçaient leur foi en une divinité unique et abstraite, Ahura Mazda (et non Jupiter). Les Sassanides se sont appuyés sur cette religion pour fonder leur dynastie (224-651), l'une des plus prospères de l'histoire iranienne. C'est le seul exemple d'un empire zoroastrien. Et quel empire ! Unifié sous une administration centrale puissante, des frontières de l'Inde jusqu'à l'Egypte, disposant d'une armée redoutable, innovant en matière d'agriculture, de commerce, d'art… Son seul péché est d'avoir été une civilisation orale.
Il faut donc se rendre sur place, en Iran, à Takht-e Suleiman, le site le plus sacré de l’empire. Pour cela, il faut suivre pendant deux heures une route sinueuse et escarpée en direction de l’ouest. Les montagnes ont d’étonnantes strates rouges et blanches, grises ou brunes. Mais le sit