Al’occasion des Jeux olympiques, un peu éloignés des stades, mais néanmoins dignes d’intérêt, les musées de l’agglomération londonienne ont organisé des expositions parfois spectaculaires, tissant un voyage dans l’histoire des arts, de la Renaissance à aujourd’hui. Rappelons que les grandes institutions ont à cœur, hors des expositions, d’ouvrir gratuitement leurs galeries de collections permanentes, une politique de proximité à laquelle elles tiennent farouchement.
Pas de thème fédérateur pour cette saison ouverte par le jubilé de la reine, mais un fil déroulé avec la peinture du Titien. La Dulwich Picture Gallery a sorti de ses réserves et restauré son Vénus et Adonis, permettant de retrouver les carnations de la déesse perdue dans un amour impossible avec un humain. Le tableau avait été acheté par le fondateur de la collection au XVIIIe siècle (voir ci-dessous) comme un Titien, il est aujourd'hui considéré comme une très belle réplique d'atelier.
La composition originale du Prado avait été envoyée à Philippe II en 1554, le dos de cette nudité féminine faisant dans son salon un agréable pendant à la vue frontale de Danaë… L'artiste ouvrait alors pour le roi d'Espagne une série mythologique, qu'il a qualifiée de «fables poétiques», emportées par la liberté de touche de son ultime période. A 65 ans, il mettait sa fougue à rendre les émotions érotiques, ouvrant la voie à Rubens.
Détour. A la National Gallery, la richesse de