Depuis sa naissance le 1er janvier 1972 à Sheffield (Grande-Bretagne), Rip Hopkins empile les cartes de visite. C'est un esprit curieux, «impatient», avoue-t-il. Il s'intéresse au design comme à la photographie, qu'il pratique depuis toujours, «à cause de mon grand-père, ingénieur, et de ma mère architecte». Initié dès l'enfance aux éblouissements du laboratoire familial («avec mon grand-père, nous fabriquions nos propres produits chimiques, et même notre papier photo, à base de papier ordinaire que nous tartinions de gélatine»), Hopkins a un regard nomade. Et le désir de ne pas rentrer dans le rang, ou dans l'ordre des choses.
Ainsi de cette commande autour du cheval, aujourd'hui exposée au château de Maisons (Yvelines), qu'il prend à rebrousse-poil. Nulle trace de trotteur dans «Chevaleresque», pas le moindre destrier à l'horizon, rien, pas un hennissement, que de la chair humaine, si l'on peut dire. «Je connais bien les chevaux, je m'entends bien avec eux, et réciproquement, précise Hopkins. J'ai passé du temps à cheval, en Afghanistan ou ailleurs, et je ne voulais pas faire des effigies. J'ai donc choisi les gens.» Mais pas n'importe qui. Tous ses modèles ont un lien avec Maisons-Laffitte, ils y travaillent ou y vivent, c'était l'une des conditions. L'autre, pour réussir ce casting, était d'accepter les règles du jeu. Il fallait entrer dans ce royaume imaginaire, et dans la gestuelle même. Tout était permis, de mordr