Locarno, festival de recherche, 65e édition - la troisième sous la direction d'Olivier Père. Où l'on rencontre ce qui s'invente dans le cinéma, sans être pour autant expérimental. Festival populaire à la fois, qui rassemble chaque soir 8 000 personnes au plein air de la Piazza Grande, pour voir des films de Noémie Lvovsky, Pablo Larraín ou Steven Soderbergh. Après trois jours de visionnages, rien de médiocre, ni de malhonnête. Un bonheur de cinéphile, en trois sélections : deux parallèles («hors compétition» et «cinéastes du présent») plus une internationale, la plus importante, dont le jury est présidé par Apichatpong Weerasethakul et compte, entre autres, le commissaire d'exposition et critique d'art Hans Ulrich Obrist.
Surprises. Les films sont contemporains, en urgence avec l'art du temps, dont ils reprennent les doutes sur l'identité, le lieu ou la trace. Depuis mercredi, deux bonnes surprises et une révélation mexicaine. Les deux films réglos, curieux, en forme, sont Winter, Go Away ! réalisé par dix jeunes cinéastes russes anti-Poutine, et Image Problem, potacherie hilarante sur la Suisse allemande due à Simon Baumann et Andreas Pfiffner. Winter, Go Away ! documente les manifestations artistiques de l'hiver dernier en Russie : on y voit les perfs des Pussy Riot (lire Libération de vendredi) ou celles