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Piotr Fomenko raccroche son aura

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Disparition . Le metteur en scène russe, fidèle disciple de Stanislavski, s’est éteint hier à 80 ans.
publié le 9 août 2012 à 19h56

La scène se passe à Moscou, en 1993. Marcel Bozonnet est directeur du Conservatoire national d'art dramatique. «Nous étions quelques professionnels qui débarquions à la faveur d'une très officielle année culturelle franco-russe. Jusque-là, aucun d'entre nous n'avait pu pénétrer dans les locaux d'une grande école de théâtre. Nous sommes montés au dernier étage et avons assisté à une répétition de Loups et Brebis d'Alexandre Ostrovski. Nous avons tous eu cette impression immédiate de découvrir un maître, un très grand maître entraînant dans son aura une jeune troupe exceptionnelle.»

Forme. Piotr Fomenko, mort hier à 80 ans, n'était alors connu que des spécialistes, un de ces mythes constamment cités mais dont aucune perestroïka n'avait encore permis la confrontation avec le monde non soviétique. Il restera pour toujours dans l'histoire du théâtre, mais aussi dans celle de ces acteurs politiques puissants et trop subtils dans leur activisme pour être directement atteints par un régime dictatorial.

Pour ce qui est du théâtre, de nombreux fans démontreront pièce par pièce qu'il fut un grand metteur en scène. Certes inventif dans la forme, Piotr Fomenko n'a pourtant pas produit une multitude d'images fortes qui auraient fait aujourd'hui les bonheurs de la Toile. En revanche, il restera comme le plus fidèle disciple d'un maître pédagogue, référence d'un Marlon Brando ou Robert de Niro : Constantin Stanislavski auteur du sacro-saint la F