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Akatre, anonymes dans le vent

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[Imperceptibles 2/6] . A l’heure de la gloire éphémère, quelques créateurs protéiformes revendiquent leur anonymat. Aujourd’hui, une entité artistique sans apparence physique.
publié le 12 août 2012 à 19h07

Qui se cache derrière Akatre ? Personne, puisque Akatre est une entité à part entière. Comment cette entité se décompose-t-elle ? Elle ne se décompose jamais. Quel est son champ d’action ? Il est trop hétéroclite pour correspondre à un nom de métier répertorié. Comment se fait-elle connaître ? Ni par Facebook, ni par Twitter, ni en se «scénarisant» leur vie ou en étant sa propre marque. Ce sont des vieux, alors ? Pas forcément. Ou des jeunes gens hautains, qui se prennent pour Maurice Blanchot ou Philippe Garrel et refusent de se compromettre en bavardage ? Certes, comme Garrel, Akatre peut expérimenter en filmant, mais contrairement à Blanchot, Akatre n’écrit jamais.

Akatre est chaleureux. Avec eux, on boit du thé à la bergamote. Reposons la question de départ : qui se cache derrière Akatre ? Dans tous les cas, aucune stratégie, aucun plan marketing.

C'est Clémentine, au service photo de Libération, qui a vendu la mèche. Elle n'est jamais parvenue à les rencontrer, les a souvent invités à des «fêtes» Libé, sans résultat, et ne saurait dire ce qui tient du quiproquo ou de la volonté dans leurs rendez-vous ratés. «Je les appelle, sans savoir qui est qui. Mes interlocuteurs semblent interchangeables.» Peut-on les trahir, puisqu'on a la chance de les avoir sous les yeux ? Ils sont trois, plutôt masculins, et dans le vent, comme les Beatles. Un trio comme leur nom ne l'indique pas, sauf que, comme ils le disent : «Avec vous, cela fait quatre.» Akatre, en