C'est un film de fin, comme le dit le personnage principal, interprété par Jean-Claude Brisseau lui-même. Une oeuvre avant la mort, avec des revenants et des tables tournantes piquées à Victor Hugo. Il y a aussi Léopoldine, la fille décédée de l'écrivain, ici dans la peau d'une jeune paumée (Virginie Legeay) qui atterrit par hasard, ou pas, chez Michel, professeur de mathématiques à la retraite.

Après dix jours de festival, on n'aurait pas parié un kopeck sur la Fille de nulle part de Jean-Claude Brisseau pour le léopard d'or, la plus grande récompense de Locarno. D'abord parce que Brisseau est le doyen d'une compétition plutôt dévolue à la jeunesse. Ensuite, parce que ce n'est pas une découverte et que le festival a une réputation de tête chercheuse. Mais on suppose que le jury, présidé par Apichatpong Weerasethakul, aura été séduit par les fantômes et le côté "je ne tiens plus ensemble" de ce film malaise, réalisé avec trois bouts de ficelle dans l'appartement du réalisateur français, expérimental comme à ses débuts.

Le meilleur réalisateur et la meilleure actrice récompensent le film chinois de Ying Liang Wo hai you hua yao shou ("Quand la nuit tombe"), déjà apprécié ici. La fiche du film avec vidéo, image et interview du réalisateur qui a eu de gros problèmes politique, c'est