Un historien en colère et un philosophe gêné aux entournures. Le tout dans une municipalité au rôle ambigu. Benjamin Stora, spécialiste de la guerre d’Algérie, et le médiatique Michel Onfray sont au cœur d’une polémique dont la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, ne peut que constater les dégâts. Manque le cadre : Aix-en-Provence, ses 40 000 pieds-noirs, sa maire de la Droite populaire, Maryse Joissains. Et le principal protagoniste : Albert Camus, dont la fille Catherine gère la mémoire depuis une trentaine d’années.
Au cœur de ce «Patacaix», selon l'expression de l'écrivain Pierre Assouline, une exposition consacrée à Camus, prévue à Aix fin 2013. A l'occasion du centenaire de la naissance du Prix Nobel et dans le cadre de la manifestation Marseille-Provence capitale européenne de la culture. Dernier épisode de cet imbroglio à rallonge, l'annonce officielle par la mairie aixoise, le 31 juillet, que Michel Onfray en sera le commissaire. Sur le papier, pas de quoi fouetter un chat, l'essayiste ayant publié cette année chez Flammarion l'Ordre libertaire. La vie philosophique d'Albert Camus. Une «déclaration d'amour» au Camus anarcho-libertaire et un succès de librairie.
«Vraie raison». Le nom d'Onfray bruissait depuis fin juin et Benjamin Stora a l'impression de s'être fait «enfler». De décembre 2009 au 25 avril 2012, c'est en effet l'historien qui était en charge de cette exposition, alors intitulée «L'étranger qui nous resse