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Libération

Onfray reste prudent

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Le philosophe assure qu’il n’y a pas de clivage idéologique avec Stora.
publié le 13 août 2012 à 21h56

Si l’on met de côté les querelles aixoises, deux questions demeurent. Le Camus de Michel Onfray est-il le même que celui de Benjamin Stora ? Et surtout, l’exposition du philosophe mettra-t-elle en lumière les mêmes éléments que celle de l’historien ? Sur la guerre d’Algérie particulièrement, son propos sera scruté à la loupe.

«On ne remplace par Benjamin Stora, on lui succède», assure un Michel Onfray prudent, qui réfute tout clivage idéologique avec son prédécesseur et juge d'abord «injuste» le sort fait à l'historien. «Mais je vois bien qu'on tente de monter une absurde opposition entre un Michel Onfray camusien, soutenu par la droite, et un Benjamin Stora sartrien, soutenu par la gauche.» Or, le philosophe le martèle : «Sur la guerre d'Algérie, il n'y a pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette entre Stora et moi.»

C'est d'autant plus probable que sur ce sujet Onfray a adopté les positions messalistes de Stora. «Messali Hadj [leader du Mouvement national algérien, concurrent du FLN pendant la guerre d'Algérie, ndlr], je lui ai consacré ma thèse en 1978, rappelle l'historien. C'était un ami intime de Camus et Camus soutenait sa démarche. Voilà comment j'ai rencontré Camus il y a trente-cinq ans et qu'il ne m'a plus quitté.» Stora avait prévu d'exhumer une correspondance méconnue entre Camus et son ami Yves Dechezelles, l'avocat de Messali Hadj. Mais s'il place en Algérie les racines de l'universalisme d