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Sous le signe du bœuf

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[Le dîner de l’Apocalypse 5/6] . A en croire certaines rumeurs catastrophistes, la fin du monde nous guette. Des chefs ont relevé le défi d’imaginer une recette à la hauteur de l’événement. Aujourd’hui, Adeline Grattard.
publié le 16 août 2012 à 19h36

«On peut ajuster les quantités de piment et de poivre, selon degré d'anesthésie souhaitée», commente Adeline Grattard, ravie à l'idée d'évoquer le dernier dîner avant l'Apocalpyse. Elle-même, la trentaine active, a craché des flammes en servant une cuisine à mi-chemin de la France et de l'Asie au Yam'Tcha, à Paris, après avoir passé trois ans dans les cuisines de l'Astrance, de Pascal Barbot, et deux ans à Hongkong. Son restaurant affiche complet des semaines à l'avance.

Premier monstre censé apparaître dans l'Apocalypse de saint Jean, un dragon rouge à sept têtes et dix cornes, coiffé de sept diadèmes. A ne pas confondre avec le suivant, le léopard géant, qui a autant de têtes et de cornes. Le dragon se tient à l'affût de la mère qui va accoucher du nouveau Messie, pour dévorer son bébé. Mais elle et son rejeton s'envolent dans les cieux. Par la suite, le dragon va être jeté à terre par l'archange Michel et son cortège d'anges. Les plus futés ont compris qu'il servait de prototype à Satan. D'autres ont suggéré que le symbole du diadème renvoyait aux despotes régnant sur Terre. En cause, un certain Néron, responsable de la chasse aux chrétiens qui suivit le grand incendie de Rome, en 64 de notre ère, durant laquelle furent martyrisés les apôtres Pierre et Paul.

En fait, l’évangéliste Jean reprenait une des figures les plus anciennes de la mythologie barbare, puisqu’il a copié les dragons géants ornant les portes des palais babyloniens. Pour l’image des flots