Elle dit s’être fait violer à deux rues donc bon, elle a préféré venir nous chercher. Le gamin qui lui sert d’escorte de la bouche de métro à son appartement, elle le présente comme son garde du corps. Où qu’elle aille dans Manhattan, c’est désormais avec lui.
L'interview n'a pas commencé que déjà, on se demande si Madonna Ciccone n'est pas en train de se payer notre tête : elle, la wannabe de la pop, un garde du corps ? Le Lower East Side est son royaume. C'est du moins ce qu'elle veut laisser paraître, échangeant sifflets et high five avec tous les paumés du coin. La 4e rue, sa rue, grouille de caïds et de toxicomanes, elle a 24 ans, elle porte des collants troués et un débardeur rapiécé dévoilant son nombril et la moitié de ses seins, mais elle n'a pas peur. Elle a laissé la porte d'entrée de chez elle grand ouverte. «De toute façon, précise-t-elle, le verrou ne tient plus.» Le studio est dans un état de désordre que l'on devine étudié : pour atteindre le coin salon, il nous faut enjamber un livre d'art (sur la danseuse Martha Graham), une pile de tracts (exhortant Reagan à «ouvrir les yeux» sur les ravages du sida) et un tas de linge sale (des sous-vêtements en dentelle). Message reçu : la starlette voudrait qu'on écrive qu'elle est intrépide, intello, un peu crade mais sexy. A voir.
Depuis le classement surprise du single Everybody en tête des charts dance à l'automne dernier, la scène musicale s'écharpe sur le cas Madonna. Alors que