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Libération
Critique

La révolution arable d’Armand Gatti

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Théâtre . Dans «Rosa Collective», l’ancien résistant, avec 16 stagiaires, sème un vent de révolte à Montreuil.
publié le 29 août 2012 à 21h36

Comme un saut quantique. L'irruption dans un univers à mille lieues de l'institutionnel, de l'attendu et… des codes. Hormis ceux d'Armand Gatti, 88 ans, et de sa troupe informelle. Après Neuvic, en Corrèze (Libération du 23 août 2010), le dramaturge, poète, cinéaste a monté une nouvelle pièce à la demande générale. Il s'agit de sa première création «chez lui», dans ce lieu baptisé la Parole errante, à la Maison de l'arbre, à Montreuil.

Mardi soir, premier filage avec décor, bâtons et costumes bleus et chinois, quarante-huit heures avant la première des trois «présentations». La salle porte les traces d'un mois de huis clos intensif. Sur les murs, des phrases à fonction de mantras («Aller au possible au travers de l'impossible» ou «Il faut porter en soi un chaos pour accoucher d'une étoile filante», Nietzsche), mais aussi des noms de figures féminines de la résistance au nazisme (Elisabeth Schumacher, Judith Auer, Hélène Fleisches, etc.)

De nombreux portraits en noir et blanc sont également disposés autour de la scène, bordée sur un côté par les gradins qu’un généreux artiste de cirque a prêtés. Deux visages plus grands surplombent l’ensemble : celui de la révolutionnaire allemande Rosa Luxembourg faisant face à celui de Karl Liebknecht. On est, comme de coutume chez Gatti, dans la célébration de personnalités engagées fauchées par l’histoire.

Etabli. La création de Rosa Kollektiv, mise en scène de Kai Braak, date de