Menu
Libération
Histoire

R.J. Ellory assassine la concurrence

Article réservé aux abonnés
publié le 3 septembre 2012 à 19h56

Dire tout le mal qu'on pense de ses confrères écrivains, ce n'est pas élégant mais rien n'empêche de s'y livrer… en petit comité. Le romancier britannique R.J. Ellory, lui, avait pour habitude de descendre ses pairs directement sur Amazon. Sous couvert de pseudonyme, l'auteur de polars encensait ses propres livres et critiquait ceux de ses rivaux. Les commentaires étant agrémentés d'une note grâce à des étoiles, ceux-ci sont censés faire office de conseil de lecture de la part des utilisateurs du site de vente en ligne. Ainsi, sous la fausse identité de «Nicodemus Jones», Roger Jon Ellory qualifiait son propre roman Seul le silence de «chef-d'œuvre moderne» : «Ignorez les critiques et les mauvaises langues, ce livre ne prétend qu'à être une superbe histoire, brillamment racontée. Achetez-le, lisez-le, et faites-vous votre propre avis.» Révélée par l'écrivain Jeremy Duns sur Twitter et confirmée par The Guardian, la supercherie a choqué les auteurs de thriller victimes de ces critiques au vitriol intéressées. Tel Stuart MacBride, dont Nicodemus Jones cassait en une seule étoile (la pire note) le roman Dark Blood : «Encore un de ces polars plan-plan que le Royaume-Uni semble produire à la chaîne.» Idem de Mark Billingham, dont la descente par R.J. Ellory a été retirée depuis. L'écrivain s'enferre dans un communiqué en «s'excusant auprès des lecteurs et de la communauté des écrivains» d'avoir ainsi «publié ses o