De la poussière grise et des cendres. C'est ce qu'il reste de Black Rock City, qui comptait 52 000 âmes la semaine passée. Chaque année, cette ville éphémère surgit au milieu du désert pour célébrer le Burning Man, dont la 26e édition a eu lieu du 27 août au 3 septembre.
Souscrivant au principe de «ne laisser aucune trace», inscrit dans la charte du festival, les burners (les participants) sont repartis comme ils étaient venus : tentes, vivres et affaires dans le coffre des pick-up blanchis par les tempêtes de sable.
Située dans l'état du Nevada, à 150 kilomètres de toute forme de civilisation, cette manifestation artistique hors norme est née de la rencontre de deux événements. Le premier, qui donne son nom à Burning Man, fondé en 1986 par le paysagiste Larry Harvey, consistait à faire brûler sur une plage de San Francisco une sculpture en bois à effigie humaine. Interdit par la police californienne, ce rituel new age dans la lignée des «mannequins d'osier» alla trouver refuge quatre ans plus tard dans le désert de Black Rock, où se tenait une manifestation dadaïste conçue par la Cacophony Society, groupe d'individus à «la recherche d'expériences au-delà du commun, par le biais de la subversion, de l'humour et de l'art». Depuis, le festival gagne constamment en ampleur et en renommée. Les tickets de participation sont épuisés en quelques heures sitôt leur mise en vente, et les burners affluent des quatre coins du monde.
Vice-prési