Inga Sempé s'affaire devant des interrupteurs électriques blancs, dont une triple prise en nids d'abeilles, un trompe-l'œil qui joue à cacher les trous. Lors des Designer's Days de juin à Paris, elle les a conçus pour la marque Legrand et installés sous forme de train électrique. Mutine, elle le fait rouler avec sa fillette. Elles rient quand il déraille… puis, Inga râle. Elle est pourtant exactement dans son élément, créant ici des objets du quotidien «pour trouver de nouveaux systèmes et usages afin de réinterpréter les ustensiles négligés». Mais ses petits outils astucieux ne seront pas édités par la maison française de matériel électrique. «C'est juste un laboratoire, de la communication ! s'insurge-t-elle. Je suis contente de découvrir la culture de cette entreprise, mais c'est si difficile en France de faire aboutir des projets.»
Alors que se déroule en ce début septembre le salon Maison & Objet, suivi de la Design Week, nombre de designers vont être médiatisés. «On publie beaucoup d'articles sur nous, mais ce ne sont que des images, trompeuses. On est mal présentés, jamais assimilés à des gens en lien avec l'industrie . Personne ne sait que l'on gagne difficilement notre vie. Nous sommes payés en royalties, il faut attendre deux ans avant que les pièces sortent.» Son autre courroux concerne le statut des designers. Elle est inscrite à la Maison des artistes, «mais notre métier y est mal reconnu, pas considéré co