Malgré la beauté des mouches empaillées de l'Irlandaise Claire Morgan (à la galerie Karsten Greve, à Paris), on n'y traînera ni maman ni ses potes, car ce plaisir-là est toxique, se digère d'abord tout seul et en silence. Un peu plus loin, Sophie Calle, chez Perrotin, reprend ses aveugles vus à Arles, mais on scotche au même endroit sur les céramiques de la Suédoise Klara Kristalova, animaux et humains enduits d'un brillant un peu flippant, un truc suintant au milieu de leur désœuvrement immobile. Et tant qu'à rester dans le Marais parisien, finir avec le Mexicain Gabriel Orozco et ses Roiseaux chez Chantal Crousel, trucs en plume légers et perchés au milieu de typologies de cailloux faits main. A l'espace Khiasma, c'est Simon Quéheillard qui, avec ses flaques, se demande en photos et en vidéos ce qu'on a sous les yeux, où l'on met les pieds et «quoi faire avec ça».
Muet, encore, on demeure, pour goûter les deux invités du musée d'Art moderne de Paris, Bertille Bak, 29 ans, et le Slovaque Roman Ondák, 46 ans. La première, française, cartographie les communautés en état d'instabilité (exil ou renfermement) et s'attache à «recréer des liens, à consigner les traditions, les histoires, les identités des groupes avant leur dispersion ou leur disparition». Le second, déjà star, travaille sur la mémoire et le lieu. On pourra en particulier se faire mesurer in situ et venir ainsi ajouter sa fiche fantôme à celle des autres visiteurs.
Au Quai-Branly, les fig