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Critique

Matthew Dear en connaît un rayon

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Dance . Le musicien et producteur texan livre «Beams», un sixième album electro-pop enjoué.
par Bérénice LE MESTRE
publié le 10 septembre 2012 à 19h06

Stakhanoviste et touche-à-tout, l'Américain Matthew Dear, originaire de Kingsville (Texas), affiche un CV artistique pléthorique, à faire pâlir d'envie moult nouveaux venus sur la scène electro. Cofondateur du label Ghostly International, producteur et déjà auteur de six albums, le tout complété d'une flopée de remixes (Spoon, Hot Chip, Charlotte Gainsbourg), le bonhomme, depuis son premier opus, Leave Luck to Heaven (2003), encensé par la critique avec sa techno minimale poudrée de riffs funk, trace sa route dans les méandres de l'electro-pop.

Sa nouvelle livraison, Beams, offre en guise de visuel le portrait aux traits grossiers de Dear peint par Michael Cina. Pochette qui n'est pas sans rappeler celle de Self Portrait de Bob Dylan, en 1970. Les compositions, très rythmées, explorent des contrées un peu éloignées des hits des débuts. Matthew Dear décrit lui-même cette mouture comme «colorée avec de courtes phases d'optimisme». Optimiste et enjoué, assurément, sur la longueur. Techno et dance à souhait, mêlé d'un soupçon de krautrock toujours bien senti, l'album démarre au quart de tour avec le pêchu et entêtant Her Fantasy aux gimmicks couleur de la savane. Headcage, second single, est le résultat d'une collaboration avec Jonathan Pierce, le leader de la bande de joyeux lurons new-yorkais encore en vogue, The Drums. Sur Do the Right Thing, l'allant temporise, en une sorte de préambule au crépusculaire Shake