Il a 34 ans, des petits poils au menton, un regard bleu vif qui contraste avec la douceur des traits. David Bobee n'a pas suivi un parcours classique de metteur en scène. «J'ai appris mon métier, raconte-t-il, en tombant amoureux d'un groupe d'acteurs. C'est là que j'ai commencé à travailler, sans vocabulaire ni technique théâtrale, simplement en observant des personnes en scène.»
On ne trouve aucune trace d'afféterie, de politesse extrême, ou d'élégance dans la démarche du jeune homme que le rapport au corps obsède ; ce qui va le conduire à la danse et au cirque, lui qui étudia le cinéma puis les arts du spectacle à l'université de Caen. «Le corps,poursuit-il, tel que je l'envisage, est politique. Ce n'est pas innocent de travailler avec des gens qui sont passés par le hip-hop, le cirque, la danse acrobatique. On ne s'investit pas dans ce genre de disciplines par hasard. Qu'est-ce qu'on renvoie à la société quand on choisit de tourner sur la tête, ou de tenir un équilibre à bout de bras ? Cela me semble extrêmement violent ce qui se dit là, dans ce type de renversement.» Son chien Titou donne l'impression d'opiner du chef, comme dans la confidence.
Après la représentation aux Subsistances (lire ci-contre) qui, pour la première fois, intègrent la Biennale de la danse de Lyon, les comédiens et danseurs passent pour saluer David Bobee, qui affirme ne pas concevoir un spectacle comme une signature personnelle, mais une aventure commune