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Libération
TRIBUNE

Nous exhortons tous les écrivains dans le monde à nous rejoindre…

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par David Grossman et Boualem Sansal, Ecrivain algérien
publié le 7 octobre 2012 à 19h02

Le XXe siècle a vu les puissances du Vieux Continent, rendues enragées par les nationalismes et l'avidité coloniale, plonger le monde par deux fois dans les plus monstrueuses des guerres. Avec la Shoah, qui restera à jamais douloureuse et indélébile dans nos mémoires, l'humanité a atteint la limite extrême de la barbarie.

De Yalta en 1945 jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989, le monde s’est trouvé piégé dans une guerre froide entre l’Est et l’Ouest qui a fait vivre l’humanité sous la menace constante d’un holocauste nucléaire. A Cuba, en 1962, les missiles avaient été armés et le compte à rebours lancé.

Ce siècle, qui a connu tous les malheurs et la pire des menaces, a enfin pu commencer un long chemin vers la paix. La réconciliation franco-allemande en a été une étape essentielle, elle a ouvert la voie à la construction européenne et, par là, au renforcement d’un processus de paix mondial. Dans cette démarche, les écrivains ont été parmi les premiers et les plus engagés.

Mais ce projet de paix ne concernait que l'Occident. On avait oublié le reste du monde, des dizaines de pays massés à la périphérie, qui comptaient plus des 4/5e de la population mondiale, livrés au sous-développement et aux dictatures. Parce que la paix n'était pas pour tous, elle ne pouvait être durable. Et nous voilà à nouveau face aux dangers. La pollution et le réchauffement pourraient anéantir autant et aussi vite que le promettait la tempête nucléaire dans l'ancien schéma de l