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Le Nôtre, toujours vert

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Commémoration . L’an prochain, les célébrations du 400e anniversaire de la naissance du créateur des jardins de Versailles montreront à quel point son style fait encore école dans les travaux des paysagistes contemporains.
par Vincent Piveteau, Directeur de l’Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles (ENSP) et spécialiste de l’aménagement du territoire, Michel Audouy, Enseignant à l’ENSP et Chiara Santini, Enseignant à l’ENSP
publié le 11 octobre 2012 à 20h26

En 2013, de nombreuses villes de France, et en particulier Versailles, célébreront le 400

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anniversaire d’André Le Nôtre. Quatre siècles après la naissance de l’artiste, quoi de plus normal que de commémorer celui qui invente à partir de 1661, à Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne) puis à Versailles (Yvelines), aux Tuileries et dans bien d’autres lieux, le jardin classique français ; un modèle qui s’exporte à la fin du XVII

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siècle et au XVIII

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partout en Europe, et inspire le plan de nombreuses villes dans le monde : Washington, Saint-Pétersbourg, et même le quartier de l’Exposition universelle (EUR) à Rome.

Cet anniversaire prend cependant une dimension particulière. Car, si Le Nôtre est l’auteur d’œuvres monumentales classées aujourd’hui dans notre patrimoine historique, il reste une source d’inspiration pour tous les paysagistes. Il y a une forme de contemporanéité dans les travaux de Le Nôtre. Et, réciproquement, il y a des échos à Le Nôtre dans l’œuvre de nombreux paysagistes contemporains (1).

Optique. Gardons-nous, bien sûr, de tout anachronisme. A quatre siècles de distance, il n'y a plus rien de commun dans l'origine de la commande ou dans la nature des enjeux auxquels le paysagiste doit répondre. Les domaines d'intervention du paysagiste sont urbains, écologiques, culturels. Il n'est plus question de maîtriser la nature pour en faire le symbole de la toute-puissance d'un monarque, mais de composer avec elle en la protégeant