C’est un coup d’éclat. La BNF propose au public d’explorer l’univers des cartes marines, que l’on appelle plus communément les portulans. Mais en fait, alors que les portulans ne sont que des descriptions écrites des routes maritimes et des principaux ports, les cartes marines, elles, sont de véritables cartes, qui proposent un faisceau d’informations aussi riches que possible. Non seulement à propos des traits de côte et des noms de lieux, mais aussi sur les peuples, la faune et la flore, voire les merveilles des pays et contrées représentées. On y trouve ainsi des sortes de bandes dessinées qui mettent en scène les cannibales d’Amérique, les ors et les épices des Indes, les animaux inconnus de l’Afrique…
Autant dire que c’est tout un monde qui se déploie dans ces manuscrits précieux, fruits d’un travail souvent de longue haleine et dont les différentes étapes de production sont encore mal connues. Mais la première partie de l’exposition s’attache justement à retracer les différentes étapes de la fabrication de ces cartes et à identifier leurs usages.
Les rhombs dessinent les vents dominants
L'exploration véritable de terres lointaines était essentiellement due aux expéditions portugaises qui, dès le XIVe siècle, voulaient contourner l'Afrique pour trouver un itinéraire alternatif à la route des épices. Ce faisant, les différentes nations en compétition dans ces voyages dangereux devaient utiliser des documents cartographiques le plus précis possible, et c'est ici que les cartes marines entrent en jeu. Ce