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Interview

Fiac : «Fragiliser les collectionneurs, c’est fragiliser les artistes»

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Guillaume Houzé est responsable du mécénat du Groupe Galeries Lafayette, partenaire de la Fiac :
publié le 15 octobre 2012 à 21h16

Directeur du mécénat et de l’image du Groupe Galeries Lafayette (partenaire officiel de la Fiac), Guillaume Houzé est devenu depuis quelques années l’un des acteurs-clés du monde de l’art en France. Choisissant clairement de soutenir la création contemporaine plutôt que de simplement accumuler des œuvres et, donc, du patrimoine, il travaille actuellement à un projet de fondation.

Quelles seraient les conséquences de la prise en compte des œuvres d’art de plus de 50 000 euros dans le calcul de l’ISF ?

Dramatiques. Avec la Fiac - désormais dans le trio de tête des foires d’art -, mais aussi avec diverses manifestations associées et un ensemble impressionnant d’expositions majeures dans les musées et les galeries, cette semaine sera l’occasion de vérifier que Paris vit de nouveau au rythme de l’art et occupe une place de premier plan. Lancer un tel signal, alors que la France se bat depuis trente ans pour regagner ce rang, serait tout simplement désastreux. Que les œuvres soient taxées, c’est normal, d’ailleurs elles le sont déjà avec les droits de suite, ou la plus-value au moment des cessions ou des successions, mais adopter cet amendement serait contre-productif. Il y a eu tant d’efforts, initiés notamment par la gauche à partir de 1981, une politique très volontariste qui a rendu à notre pays son attractivité. On le voit aujourd’hui avec la multiplication des lieux consacrés à l’art, des fondations, avec la participation à la Fiac de grandes galeries étrangères et, plus encore, avec l’installation à Paris de certaines d’entre elles.

Outre l’aspect patrimonial, cela affecterait-il également la création contemporaine?

Oui, il faut arrêter de voir le marché de l’art à travers les re