Après avoir été la révélation du festival d'Aix-en-Provence dans Written On Skin de George Benjamin (1), Barbara Hannigan gagne, pour ses débuts dans Lulu,le galon de soprano «trop bonne». On la voit en effet en bikini plus souvent qu'à son tour, jeune quadra mince et charnue, sortie d'une photo d'Helmut Newton : les vieux cochons bourges sont contents.
A part ça, cette Canadienne venue de Ligeti et Dutilleux est aussi une comédienne impec, même si cuivres et bois caractéristiques de la partition écrasaient un peu, le dimanche 14 octobre, à la fois chanteurs et timbres égaillés. Question de placement peut-être. Depuis la droite du parterre, on ne voyait pas non plus l’écran vidéo où l’un des amoureux de Lulu étale des SMS en gros plan, pour cause de reflets intempestifs.
Pandore. Cette nouvelle productiona en outre joué de malchance : après le remplacement à la baguette de Lothar Koenigs - accidenté - par Paul Daniel, ce fut Florian Hoffmann (prince, serviteur et marquis), qui se retrouva kaput, obligeant à modifier la mise en scène pour faire chanter Robert Wörle en retrait tandis que Claude Bardouil, le chorégraphe, l'incarnait sur scène.
On ne présente plus trop Lulu (créée par Wedekind, filmée par Pabst, récemment métallisée par Lou Reed et Bob Wilson), Pandore fatale, femme enfant, monstre de la nature, aberratio mentalis bergienne aussi détraquée que l'intrigue de Wozzeck.
Si Lulu est un opéra stricteme