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Critique

Canaletto, avec vue sur les lacunes

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Arts . A Paris, le musée Jacquemart-André confronte les toiles du Vénitien à quelques œuvres de Guardi, et la Fondation Maillol propose un panorama de dessins et de «vedute», sans distinguer originaux et copies.
publié le 30 octobre 2012 à 20h26

Après le manque, le trop-plein ? Le musée Jacquemart-André et la Fondation Maillol présentent en même temps deux expositions autour de Canaletto (1697-1768). En le confrontant à Guardi (1712-1793), le premier a voulu placer le peintre dans une histoire collective (lire ci-contre). Ponctuée de chefs-d'œuvre, l'exposition confiée à Bozena Anna Kowalczyk met en valeur les contrastes dans le traitement des ombres et de la lumière chez les deux Vénitiens. D'une vingtaine d'années plus jeune, Guardi semble presque annoncer, par sa touche mouvementée, l'ère romantique, ce qui contribua à son succès au XIXe siècle. A Venise, le musée Correr rend aussi hommage à Guardi, pour le tricentenaire de sa naissance, ce qui n'a pas dû arranger les demandes de prêt de part et d'autre. Jacquemart-André a choisi des toiles à l'historique et à l'attribution pratiquement indiscutées. Il a bien fait, car le védutisme a beaucoup favorisé la production de copies et de contrefaçons, dès le XVIIIe siècle. Il n'est pas possible d'en dire autant de la Fondation Maillol, qui a tenté une monographie «Canaletto à Venise».

Pedigree. Les deux institutions parisiennes ne sont pas parvenues à s'entendre, même pour proposer un billet commun. Cette rivalité est aggravée par l'absence de direction scientifique de la Fondation Maillol, qui voit se suc