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Libération

Le Louvre débaptise Denis Diderot

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ADN . Le portrait réalisé par Fragonard ne serait pas celui du philosophe, à en croire une feuille de croquis.
publié le 21 novembre 2012 à 21h16

On a perdu Diderot. Oui, le philosophe des Lumières. C'est au quotidien le Figaro qu'est revenu le mérite d'annoncer en une hier cette terrible disparition, rivalisant en importance entre les affres de l'UMP et le drame de Gaza. Son journaliste Eric Biétry-Rivière s'est aperçu que, dans l'accrochage de l'antenne du Louvre à Lens (Pas-de-Calais), qui ouvre ses portes le 12 décembre, le fameux portrait réalisé par Fragonard à la fin des années 1760 serait dorénavant présenté comme Figure de fantaisie, autrefois identifiée à tort comme Denis Diderot.

«Omelette». C'est Vincent Pomarède, conservateur en chef du département des peintures, qui a pris la décision, traumatisante pour les générations de Français qui ont vécu leur scolarité avec cette image rassurante sous les yeux : une peinture exécutée avec brio, comme Jean-Honoré Fragonard savait les faire, d'un homme âgé au regard vif et bienveillant, feuilletant un livre sur une table encombrée de gros volumes. Un véritable modèle : le penseur curieux, en éveil, au mouvement en suspens, prêt à répondre à une sollicitation avec un esprit agile. Le superphilosophe ouvrant la voie au sacre de la République.

A vrai dire, le portrait ressemble étonnamment à celui exécuté en 1767 par Van Loo. La comparaison avait bien de quoi motiver l'attribution à Diderot, même si aucun élément ne la documentait. Les deux hommes se connaissaient et s'appréciaient, du moins jusqu'à ce que l'écrivain, adepte de la grand