L'ovni 69, de Baba Scholae, vaut cas d'école. Soit un 33-tours daté de 1969, d'où son nom, d'un groupe 1967 inconnu au bataillon. La suite ou fin, ce sont les masters sitôt égarées (au propre et au figuré) de cet opus prog rock. D'obédience jazz-rock, école de Canterbury à la Soft Machine ou consorts Crimson, Floyd, Camembert Electrique ou Gong, c'est un brouet psychédélique tout aussi bien évocateur de tels Savoy Brown, Iron Butterfly (les effets de batterie électronique), entre cent Donovan, Ronnie Bird ou Manset envapés d'air du temps Cream, en résonance de Their Satanic Majesties Request stoned (il y a des flûtes de Jajouka, comme chez Jethro Tull, sur Keep It Rythmique), sans oublier les Beatles en plein trip ashram.
Pompe. L'objet 69 est moins l'histoire d'un disque que l'histoire de cette histoire. Réalisée à Londres aux IBC Sound Recording Studios, après quelques mois de répétition en Vallée de Chevreuse, ce happening franglais (sauf un bout de Kaleidoscope), sans rien de la gêne qu'inspire le LOL rock néominets de Villiers angloïdedu jour, cette musique d'improvisation très structurée n'aurait été gravée qu'à trois exemplaires. Matrices perdues dans la bagarre (d'egos sous acide ?), retrouvées récemment aux Etats-Unis «à la faveur d'un déménagement» de John Holbrook, coleader de Baba Scholae, voilà la chose en plissement spatiotemporel, nouveau-né fossile accouché quarante-trois ans aprè