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Critique

Ça bûche au Ballet de Lorraine

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Danse. Une installation de bûcheronnes et les créations de La Ribot et de Mathilde Monnier rendent compte de la vitalité de la compagnie dirigée par Petter Jacobsson.
publié le 27 novembre 2012 à 19h16

A son arrivée à la direction du Centre chorégraphique national-Ballet de Lorraine, à Nancy, Petter Jacobsson avait trouvé une compagnie en bonne santé, laissée par son prédécesseur, Didier Deschamps, désormais directeur du Théâtre national de Chaillot. La première saison de ce Suédois ayant travaillé à Stockholm, Londres et New York tente de débrouiller des questions qui gisent au cœur de l'art chorégraphique :«Pourquoi dit-on le ballet et la danse ? Y a-t-il quelque chose de plus masculin dans l'un et de plus féminin dans l'autre ? Existe-t-il un art/une danse féminine ?»

Boîte noire. Le nouveau programme proposé à la fois à l'Opéra de Nancy et en plein cœur de la célèbre place Stanislas (lire ci-contre) répond parfaitement à la question, en présentant deux créations spécialement conçues par La Ribot et Mathilde Monnier, pour les 24 danseurs de la troupe. Leur premier souci est, dans ce qui pourrait constituer un corps de ballet anonyme, de faire surgir des individus qui n'ont ni les bras ni la langue dans leur poche. Avec Mathilde Monnier et son humour qui peut virer au fou rire, les danseurs racontent leur histoire au sein de ce ballet ou ailleurs, en passant en revue les gestes, situations et états dans lesquels les chorégraphes les ont mis. On les entend respirer, mais aussi penser tout haut ce qu'ils taisent en dansant : aspirations, désirs, problèmes de gestion domestique, amours. L'autre intérêt de ce spectacle est d'interro