SAMEDI
C’était une blague
Je suis comme tout le monde, j’adore parler de moi. D’abord captif du feuilleton de l’UMP, je m’en lasse en deuxième semaine. En soirée je rejoins la librairie Le Monte-en-l’air pour assister à des lectures de poésie. Les auteurs disposent de chaises, les auditeurs sont sur leurs jambes. Après une vingtaine de minutes, je vais m’asseoir dehors pour soulager mes pieds meurtris par des chaussures neuves. Je croise Emmanuel, un poète, et nous parlons projets (publications, performances, collaborations) devant un cubi de vin blanc. Il est en résidence, j’occupe un emploi salarié. Echange classique : le non-salarié demande au salarié si celui-ci trouve le temps d’écrire, et le salarié demande au non-salarié s’il s’en sort financièrement. Un mi-temps payé 1500 euros serait un bon compromis, mais qui nous donnerait une telle somme ? Personne (rires). C’était une blague. J’avale une gorgée de piquette honorable et me précipite dans la librairie. Le public applaudit. Oscarine a fini de lire, et je n’ai pratiquement rien entendu. La semaine de l’écrivain s’annoncerait-elle foireuse ?
DIMANCHE
«Camping 2»
Pourquoi les vignes plantées en haut du parc de Belleville, dont nous nous sommes toujours foutus, suscitent-elles brusquement notre intérêt ? Tapotant sur son téléphone qui a réponse à tout, Pauline nous apprend que la colline possède une longue histoire viticole, ici on produisait le vin de Belleville appelé «piquette» en raison de son caractère légèrement effervescent. Je tiens ma deuxième occurrence du