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Interview

Jean-Jacques Aillagon : «La décentralisation est un acte de confiance»

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Jean-Jacques Aillagon, à l’origine du projet, revient sur la nécessité du développement culturel local :
publié le 3 décembre 2012 à 21h43

Ministre de la Culture de 2002 à 2004, Jean-Jacques Aillagon a initié le projet du Louvre-Lens. Entretien.

Comment est née cette idée ?

C’est comme président du centre Georges-Pompidou que j’ai engagé le projet de ce qui allait devenir le centre Pompidou-Metz. Devenu ministre de la Culture, en 2002, j’ai très vite invité l’ensemble des établissements publics du ministère à mettre en œuvre, chacun selon sa capacité, des projets similaires. Henri Loyrette a rapidement répondu à mon invitation, avec enthousiasme et talent. Parmi toutes les villes candidates à l’accueil d’une antenne du Louvre, Lens me parut d’emblée la destination la plus convaincante et cela d’autant plus que son choix était défendu avec passion par le président de la région Nord-Pas-de-Calais, Daniel Percheron, à qui on ne rendra jamais assez hommage pour la vigueur avec laquelle il a engagé sa collectivité dans les voies du développement culturel.

Le Louvre-Lens est-il, à certains égards, comparable au projet du même musée à Abou Dhabi ?

Il y a une différence considérable. Comme le centre Pompidou-Metz, le Louvre-Lens est un projet de service public qui consiste à mobiliser gratuitement des collections nationales et l’ingénierie culturelle d’un grand établissement du ministère pour mettre en œuvre, grâce à la volonté et à l’engagement de collectivités locales, donc d’acteurs publics, un projet régional. C’est, de la part de l’Etat, un acte d’aménagement culturel du territoire et de la part des collectivités locales, un acte de prise de responsabilité culturelle qui marque leur maturité. A Abou Dhabi, le Louvre propose, contre un