Il y a peu, l'Agence centrale d'information nord-coréenne annonçait la «redécouverte» d'une «tanière de licornes» à Pyongyang. Dommage que ce scoop - qui, d'après les connaisseurs du régime, tient plus de l'annonce allégorique censée asseoir le nouveau dictateur Kim Jong-un que du strict pétage de plomb - n'ait pas été lancé plus tôt, car il aurait pu nourrir la création 2012 des Transmusicales de Rennes : Licornia. Invité cette année à tenir la scène de l'Aire libre, à Saint-Jacques-de-la-Lande, le collectif bordelais Iceberg s'est lancé jeudi soir, au lendemain de la première publique, dans un opéra spatial musicalement réussi mais encore pauvre en scénographie.
«On a rencontré Jean-Louis Brossard [programmateur des Trans, ndlr] au dernier Printemps de Bourges, confiait après spectacle Frédéric Vocanson, coproducteur de l'affaire avec son label Animal Factory. C'était très ennuyeux, personne ne parlait musique à part lui. On a bien accroché et il a fini par nous inviter à créer un spectacle.» La trentaine d'artistes fédérés par l'entité Iceberg depuis six ans, musiciens mais aussi graphistes, se sont donc mis au travail, ressortant pour l'occasion un vieux projet lancé un soir comme une blague alcoolisée. «On avait imaginé une parodie de théâtre contemporain avec danse, musique électronique et silence, mais ça n'était pas allé plus loin. L'invitation des Transmusicales est l'occasion de transformer cette blague en ré