Mettre les pieds puis tout le corps dans l’art, en passant par le chas de l’œil. Etre déstabilisé, hypnotisé, communier avec autrui dans l’espace rêvé d’une bouffée fumigène. Plus besoin de croire qu’on n’y comprend rien ou de se demander ce que ça représente. Se faire, au contraire, baigner par les spectres en leur passant la main dans le cou.
C'est le programme du Grand Palais, qui devrait faire le plein de mirettes contemporaines avec «Lumineux ! Dynamique !», une exposition d'art optique et cinétique investissant au printemps tout l'espace des Grandes galeries, et qui se labellise, tête-bêche, «de nos jours à 1913», façon de marquer sa dimension historique - même si c'est sur les quinze dernières années que se concentre le projet.
Miroirs. On devrait donc, selon toute probabilité, se perdre à tâtons dans les brouillards colorés d'Olafur Eliasson, trébucher sur un autre visiteur, puis tomber à genoux devant les autels qu'Ann Veronica Janssens sculpte avec des rayons lumineux, et qu'on ne peut jamais approcher tout à fait, pas plus que les murs de lumière de James Turrell, sublimes d'absence. Effet train-fantôme psychique garanti aussi pour les peintures et installations de Philippe Decrauzat, trompe-l'œil promenade avec les camouflages d'arches, plafonds, murs de Felice Varini, qui changent de forme selon le point où le regardeur se place.
Parmi les 170 artistes exposés, on trouve évidemment François Morellet, cofondateur du Grav (Groupe de recherch