Un rapide sondage le confirme : Didier Bénureau souffre encore d’un déficit de notoriété. Du moins, son registre n’est-il pas toujours clairement identifié. Cela fait pourtant un quart de siècle que le personnage qui, à 56 ans, n’est pas un perdreau de l’année, fréquente le secteur humoristique. On a pu l’apercevoir une quarantaine de fois au cinéma, chez Bertrand Blier, Valérie Lemercier ou Jean-Marie Poiré, mais, la plupart du temps, c’était dans des rôles qui lui offraient une faible visibilité.
Egalement présent de manière plus ou moins sporadique à la télévision, à la radio et au théâtre, le comédien trouve, en réalité, sa pleine mesure dans le one man show où, pour le coup, il a su se forger une clientèle, certes circonscrite (on n’est pas chez Foresti ou Gad Elmaleh), mais suffisamment fidèle pour lui permettre de remplir les salles et même, comme c’est le cas en ce moment à Paris, de jouer les prolongations.
Evêque. L'ancien enfant de chœur et mono de centre aéré, Bénureau pratique un humour rêche, méchant, limite déjanté, parfois, à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Pervers, dépressifs, odieux, lâches, mesquins, les individus auxquels il prête ses mimiques font souvent froid dans le dos, ainsi que le confirme le best-of présenté au théâtre Déjazet. Il y a donc ici la vieille mégère qui harcèle au téléphone son gendre et sa fille ; l'évêque de Bruxelles qui, une perruque blonde sur la tête, fait son coming-out auprès de son fils Peter ; le chant