En résidence depuis le 19 novembre dans les studios et sur le plateau du Grand Théâtre de Provence, les quatorze danseuses et danseurs de la compagnie la Baraka et du Ballet contemporain d'Alger répètent dans la plus grande concentration. Le spectacle el-Djoudour («les Racines») va faire l'ouverture, le 16 janvier à Aix-en-Provence, de l'opération Marseille-Provence, capitale européenne de la culture. Les interprètes ne se sont pas encore projetés dans la manifestation, ils cherchent plutôt, sur leur lancée, à peaufiner à la fois les danses de groupe et les duos, comme à trouver la relation avec la chanteuse algérienne chaouie des Aurès Houria Aïchi, présente sur scène. Si le spectacle prend corps lors de ce premier filage, il est le résultat de longues tractations et apprentissages, avant l'entrée dans le vif du sujet artistique.
Etant lui-même fils de l’immigration algérienne, né en 1970 à Annonay, en Ardèche, connaissant le Ballet national d’Alger qui vécut ses heures de gloire avant les années noires qui plombèrent la culture et bien d’autres secteurs, Abou Lagraa eut naturellement l’idée, tout en œuvrant sur le territoire français, de créer un pont entre la France et l’Algérie. Après bien des rencontres, il crée en 2010 le Ballet contemporain d’Alger avec son épouse, Nawal Aït-Benalla-Lagraa, responsable de la pédagogie, par ailleurs danseuse et native du Maroc, d’un père berbère et d’une mère française.
«Message». Les deux sont persuadés que ce