Des vidéos, certes, mais aussi pas mal de peintures, moins connues. Adrian Paci lève le voile, par mail, sur le contenu de sa rétrospective à venir et le choix du médium dans le récit de la migration.
Comment avez-vous choisi les œuvres pour cette expo ?
L’idée était de montrer l’évolution de mon travail sur les quinze dernières années. Ensuite, chaque expo est une sorte de rencontre entre les œuvres et un lieu, j’ai donc choisi en fonction des espaces du Jeu de Paume. Monter une expo, pour moi, c’est comme élaborer un récit ouvert. Chaque pièce devient un élément de cette histoire qui ne doit pas être uniforme ou linéaire, mais dynamique et complexe. C’est par cette complexité que, au-delà des thèmes, des médiums et des techniques, l’expo trouve son unité propre.
Comment s’articulent peinture et vidéo dans votre travail ?
J'ai une formation de peintre. Au début, je travaillais en dialogue direct avec la nature, puis dans les années 90, je suis passé à l'abstraction. La vidéo est venue comme une nécessité, en réponse à une certaine expérience. Du coup, ce besoin d'utiliser un médium sans en avoir la connaissance technique m'a questionné sur ma pratique de peintre «compétent» et m'a ouvert à l'utilisation du médium comme lié au matériau de l'expérience. Je viens d'une ère qui, après la chute du communisme, a envisagé le progrès en art comme un passage du figuratif à l'abstrait et qui n'a découvert que plus tard les nouveaux usages de l'image en art, de Warhol à Richter : ça m'a aidé à sortir de cette logique moderniste qui pensait l'image ou le récit comme des choses à éviter. Mes dernière