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Interview

Nicolas Bouchaud «Si Alceste est comique, alors il est touchant»

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Comédien et assistant à la mise en scène, Nicolas Bouchaud évoque son approche du rôle-titre, qu’il interprète :
publié le 7 janvier 2013 à 19h26

De la troupe de Jean-François Sivadier, Nicolas Bouchaud est le leader naturel, grande carcasse aux cheveux en pétard, mi-clown, mi-ogre enchaînant les rôles-titres (la Vie de Galilée, de Brecht, la Mort de Danton, de Büchner, le Roi Lear, de Shakespeare…), mais aussi capable de pas de côté, comme cette Loi du marcheur, montage à partir de la dernière interview de Serge Daney qu’il a présenté jusqu’en Argentine, ou la Mademoiselle Julie qu’il a jouée aux côtés de Juliette Binoche. Dans le Misanthrope, il interprète naturellement Alceste, «l’atrabilaire amoureux».

Aux côtés de Sivadier, et avec Véronique Timsit, autre «historique» de la compagnie, il joue aussi un rôle de conseiller artistique et d’assistant à la mise en scène. Tombé dans le théâtre quand il était petit (père metteur en scène), dévoreur de livres et de films, amateur de foot, perfectionniste angoissé, moins autocentré que beaucoup de ses pairs, il était, à trois semaines de la première, intégralement absorbé par son rôle.

Vous vous sentez prêt ?

Je suis souvent en retard dans l’apprentissage. Et je ne sais pas encore comment je le porterai. C’est la période où j’essaie de l’apprivoiser. La bile d’Alceste m’accompagne et ce n’est pas dépressif.

Vous avez un modèle pour le rôle ?

J’ai tout le temps envie d’en parler avec les gens qui l’ont joué. J’aime bien demander ce qu’ils en pensent à ceux qui m’ont précédé. Jouer ces rôles-là, c’est aussi jouer avec l’histoire des interprétations.

C’est la première fois que vous tenez un rôle en alexandrins. Est-ce plus difficile ?

Non. Les vers sont d’une limpidité incr