Le festival décadré Hors Pistes, dévolu à l'image contemporaine, relooke chaque année le Forum - 1 du centre Pompidou, transformé en gymnase bruyant en 2011, puis en ménagerie l'an dernier. Outre les vingt-huit focus consacrés aux films d'artistes (moins surprenants que d'ordinaire), il déploie une dizaine d'installations sur le thème de la miniature, explorant comment ces minimondes participent à la magie du cinéma et comment les histoires les plus folles peuvent tenir dans une boîte d'allumettes (The Matchbox Show, de Laura Heit).
Jouets. De dispositifs illusionnistes rappelant l'origine foraine du cinématographe aux technologies contemporaines comme l'impression 3D (permettant de fabriquer des objets à partir d'un fichier numérique), l'exposition «A la loupe» décortique ces jeux d'échelle et trompe-l'œil. Saisi par une caméra, un minuscule décor devient une ville gigantesque, une figurine passe pour un géant… et vice versa. Comme dans le cas du «tilt shift», technique photographique qui semble réduire les objets à des miniatures. Olivo Barbieri applique ce procédé à la ville démesurée de Bangkok ou aux vertigineuses montagnes des Dolomites, faisant passer des personnages réels pour des jouets et donnant au paysage grandeur nature l'aspect d'une maquette. Le photographe italien a adopté cette technique au milieu des années 90, avant que la fièvre du tilt shift ne contamine le Web, propulsée par l'apparition de logiciels dédiés. Ses films dialoguent